Les 22 et 23 mai 2019, environ 800 participants des milieux économique, syndical, scientifique, de la recherche et administratif se réuniront à l'occasion de la 11e Conférence nationale maritime (NMK) à Friedrichshafen qui sera placée sous la devise « Allemagne maritime globale - smart - green ». Les participants discuteront des potentiels et des défis à relever quand il s'agit d'assurer le leadership technologique et la compétitivité à l'échelle internationale du secteur maritime en Allemagne.

Face aux revendications publiques de rendre la navigation maritime plus respectueuse du climat et de l'environnement, le green shiping et la transition de la mobilité maritime revêtent une importance centrale pour le secteur. En tant que leader mondial du secteur, l'industrie maritime allemande peut exploiter un énorme potentiel commercial dans ce domaine. Dans une époque marquée par des tendances protectionnistes, la NMK doit émettre un signal clair en faveur d'un commerce mondial ouvert et d'un cadre réglementaire multilatéral équitable en mettant un accent sur l'aspect « global ». Dans cinq forums, les participants discuteront des défis maritimes essentiels à relever (1. navigation maritime, 2. technique maritime, 3. éolien off-shore, 4. construction navale y compris les équipementiers et la marine, 5. ports). Les résultats obtenus doivent alimenter l'Agenda maritime 2025 du gouvernement fédéral adopté début 2017.

Les acteurs économiques et les responsables politiques se sont assigné pour but de préserver une économie maritime allemande qui soit structurellement forte et capable d'exploiter son potentiel.

Stratégie de recherche maritime 2025

À travers la stratégie de recherche maritime 2025, le BMWK renforce l'industrie maritime en soutenant la recherche et le développement. La stratégie de recherche englobe l'ensemble des technologies de l'architecture navale, de la production, de la navigation maritime et de la technique maritime. Cela permet une coopération sur toute la chaîne de création de valeur. Dans la construction navale par exemple, du fournisseur à l'exploitant de navires en passant par le chantier naval. De nombreuses branches de l'industrie maritime dans toute l'Allemagne sont ainsi soutenues dans la mise en oeuvre de leurs objectifs à long terme.

La stratégie de recherche comprend deux mesures de soutien.

Le programme de recherche maritime couvre l'ensemble des technologies de la branche. Il est axé sur la recherche et le développement qui apportent en particulier des contributions à la compatibilité environnementale et à la mobilité, à l'utilisation des technologies numériques, à la sécurité maritime et à l'obtention de ressources maritimes.

La ligne de soutien technologies en temps réel pour la sécurité maritime promeut de manière ciblée les technologies en temps réel innovantes visant à renforcer la sécurité civile maritime dans les domaines de la sûreté ainsi que de la sécurité.

Le soutien à la recherche maritime du BMWK permet le progrès : quelques exemples : des avancées dans le développement de carburants alternatifs pour des applications maritimes (par exemple le méthanol) et la maintenance de parcs éoliens offshores et la fabrication efficace de pièces uniques. De 2011 à 2017, 225 millions d'euros de fonds du BMWK ont été alloués dans 485 projets de recherche et développement maritimes. Le volume total des aides versées dans la recherche s'élevait pendant cette période à 317 millions d'euros.

Promouvoir la durabilité du trafic maritime

Lors de la 10ème Conférence maritime nationale, le BMWK, la Fédération allemande des constructeurs de machines et d'installations (VDMA) et la Fédération des constructeurs navales et des techniques maritimes (VSM) ont présenté « l'initiative commune pour une transition énergétique maritime ». L'objectif consiste à promouvoir de manière ciblée le développement de technologies situées à l'interface de l'énergie, des transports et de l'industrie et à renforcer le dialogue des acteurs maritimes. Au printemps 2017, le BMWK a rendu public l'initiative de soutien recoupant plusieurs programmes « Transition énergétique dans les transports » avec un volume total de 130 millions d'euros. L'initiative est axée entre autres sur le couplage sectoriel au moyen de carburants à base d'électricité, de technologies maritimes innovantes dans le domaine de l'énergie éolienne offshore et sur un approvisionnement en électricité et en chaleur décentralisé efficace des ports.

Renforcer la capacité exportatrice des entreprises allemandes

Le Ministère fédéral de l'Économie et de la Protection du Climat aide les opérateurs des chantiers navals allemands à proposer des solutions de financement concurrentielles à leurs clients. A titre d'exemple, les garanties de péréquation des taux d‘intérêt (appelées « garanties CIRR ») et les garanties de crédit à l'exportation de la Fédération (appelées « garanties Hermes ») sont des outils qui créent des conditions de concurrence équitables sur le plan international.

Dialogue avec les entreprises de l'économie maritime

Afin de poursuivre le développement réussi de l'économie maritime, le Ministère fédéral de l'Économie et de la Protection du Climat mise sur un dialogue intense entre les responsables politiques et les industriels. Dans ce cadre, le « Plan directeur national pour les technologies maritimes » sert d'instrument central pour la coordination et la mise en réseau.

La promotion de la recherche, du développement et d'innovations dans les technologies maritimes fait par ailleurs partie de la « stratégie high-tech - innovations pour l'Allemagne » décidée en 2014 par le conseil des ministres fédéral. Les technologies maritimes y sont identifiées comme des technologies clés, c'est-à-dire comme des moteurs d'innovations. En prenant compte de cette évolution, le gouvernement fédéral prévoit de continuer de développer avec la branche le Plan d’action national pour les technologies marines (NMMT) axé jusqu'à présent sur les techniques maritimes et d'en faire un instrument pour l'ensemble de l'industrie maritime. Le NMMT doit représenter à l'avenir tous les domaines économiques maritimes et entre autres aussi la construction navale innovante et l'industrie sous-traitante offshore.

Une « étude des besoins et des offres des institutions, des structures et réseaux de l'industrie maritime dans les domaines de la recherche, du développement et des innovations » réalisée par le BMWK a conclu en septembre 2016 qu'il existe un potentiel d'amélioration, en particulier concernant le transfert de connaissances et de technologies (« Cross Innovation ») ainsi que des informations sur des évolutions technologiques et de marché couvrant toutes les branches. Le gouvernement fédéral mène déjà de telles initiatives, entre autres des initiatives ou plutôt des programmes de recherche intersectoriels ainsi que l'instauration d'un bureau de coordination pour une initiative de construction légère par le BMWK.

Sécurité des voies maritimes commerciales

La piraterie et les vols à main armée en mer sont une grande menace qui doit être prise au sérieux pour la vie, le corps et des biens capitaux importants dans le trafic maritime. Afin de contribuer à protéger l'équipage en particulier de navires sous pavillon allemand d'attaques de pirates et d'offrir aux armateurs et aux entreprises de surveillance une sécurité juridique, une procédure d'autorisation a été introduite en 2013 visant les entreprises de surveillance privées sur les navires de mer.

Les entreprises de surveillance privées peuvent déposer une demande d'autorisation auprès de l'Office fédéral de l’économie et du contrôle d’exportations (BAFA). Vous trouverez ici de plus amples informations.

Stratégie d'avenir « LeaderSHIP Allemagne »

Le BMWK continue d'intensifier de manière cohérente le dialogue avec l'industrie de la construction navale « LeaderSHIP », de telle sorte que tous les acteurs puissent s'entretenir sur les priorités en matière de recherche et des instruments de procédure. L'objectif est de faire de « LeaderSHIP Allemagne » un organe plus efficace pour les représentants de chantiers navals, de l'industrie de la sous-traitance, des syndicats et de la politique, qui débat à un rythme régulier sur des thèmes actuels de l'industrie de la construction navale allemande.

Conférences maritimes

Le BMWK utilise les conférences maritimes qui ont régulièrement lieu afin de créer en concertation avec tous les autres acteurs des mesures de renforcement du site maritime allemand.

Le plan d'action a pour objectif de regrouper les ressources et le savoir-faire de telle manière à trouver les réponses justes aux défis importants. Il s'agit surtout de mieux coordonner entre eux les instruments de l'État fédéral et des länder fédéraux et d'aborder de manière ciblée les thèmes les plus actuels et de développer des concepts conjointement avec les acteurs de la branche. C'est ainsi qu'il est possible de saisir les opportunités offertes par les marchés maritimes de croissance et d'améliorer la position de l'industrie allemande sur le marché international.

Le NMMT a été élaboré sous la direction du ministère fédéral de l'Économie et de la Protection du Climat et adopté dans sa version initiale en août 2011 par le conseil des ministres fédéral. Le plan d'action est un instrument du coordinateur maritime du gouvernement fédéral et dans le même temps une plateforme commune pour l'industrie, la politique, les länder fédéraux, le milieu scientifique et les associations maritimes. Le plan d'action et son développement font partie intégrante de l'Agenda maritime 2025.

Il est dans l'intérêt du gouvernement fédéral de renforcer l'économie maritime en améliorant la force d'innovation, de préserver et d'ouvrir des marchés importants, de donner des impulsions à la protection du climat et de l'environnement et de créer et garantir ainsi des emplois hautement qualifiés.

Le NMMT organise l'avenir maritime en renforçant la force d'innovation de la branche maritime, en dégageant de nouvelles opportunités de marché et en améliorant les conditions cadres, par exemple à travers le soutien apporté par la politique et les exportations. Il sert par ailleurs à la mise en réseau, la normalisation, la formation initiale et continue et apporte une contribuation à la politique maritime intégrée.

Le plan d'action est axé sur les marchés internationaux. Dans sa version actuelle, le NMMT porte sur

• la construction navale innovante,
• de solides fournisseurs,
• des ressources offshore et maritimes,
• une chaîne logistique solide,
• des technologies environnementales et la protection des côtes,
• les fondements et réseaux de connaissances ainsi que
• la numérisation de la chaîne de création de valeur.

Champs d'action du plan d'action national

Le NMMT définit des champs d'action stratégiques centraux, considérés comme des axes technologiques d'avenir et leur attribue des actions concrètes. Il est dynamique, modulaire et ouvert aux nouvelles évolutions. Il permet d'ajouter à l'avenir d'autres mesures et de préciser les mesures existantes ou de les désigner comme effectuées. Un comité de pilotage siégeant chaque année et dirigé par le coordinateur maritime du gouvernement fédéral des industries maritimes décide en tant qu'organe central de son orientation.

Les entreprises, le gouvernement fédéral, les ministères fédéraux, les länder fédéraux ainsi que les instituts de recherche qui participent au plan d'action donnent d'importantes impulsions à sa mise en oeuvre. Cette mise en oeuvre demande une mise en réseau et une coopération étroite entre tous les acteurs.

Le NMMT définit actuellement les sujets clés technologiques d'avenir suivants :

• énergies renouvelables et éolien offshore,
• techniques de sécurité maritimes civiles,
• exploitation minière des grands fonds marins,
• construction de navires spéciaux : intégration dans le système, efficacité énergétique, construction légère et systèmes de production performants à bord
• chaînes de transport maritimes à faibles émissions polluantes et respectueuses de l'environnement : « Green Shipping »
• Pétrole et gaz offshore
• Technologies pour les ports maritimes
• Industrie/Maritime 4.0
• Techniques sous-marines industrielles
• Techniques pour la glace et polaires

Structure et Organisation

Le NMMT est commandé par un comité de pilotage central. Le comité de pilotage est dirigé par le ministère fédéral de l'Économie et est composé de représentants des ministères fédéraux, des länder fédéraux et des associations industrielles. Parmi ces associations figurent la Société pour les techniques maritimes (GMT), l'Association pour la construction mécanique et d'équipements allemande (VDMA), l'Association pour la construction navale et les techniques maritimes (VSM), l'Union centrale des exploitations de ports maritimes (ZDS), la Société de technique portuaire (HTG), la Société hydrographique allemande (DHyG) et la Fondation offshore-énergie éolienne.

Le NMMT élabore au sein de cet organe des stratégies communes en matière de technologies maritimes et les met en oeuvre. Le comité de pilotage décide de la mise à jour du NMMT, de mesures de pilotage particulières et détermine les priorités dans la mise en oeuvre. Divers groupes de travail consacrés à différents domaines clés soutiennent le travail du NMMT.

L'industrie maritime développe et produit des navires et des installations complexes destinés à des fins maritimes multiples. Elle est composée des chantiers navals comme intégrateurs de systèmes ainsi que de nombreuses entreprises artisanales et de services fournissant les composants, matériaux et systèmes nécessaires. Les chantiers navals et leurs équipementiers fournissant des machines et des installations comptent, à eux seuls, environ 500 entreprises employant environ 82 000 salariés. Le secteur maritime allemand est largement dominé par des PME et exporte ses produits high tech partout dans le monde. En tant que leader technologique dans de nombreux domaines, il contribue largement, tant directement qu'indirectement, à la création de valeur en Allemagne.

Chantiers navals/construction navale

En 2017, la situation des chantiers navals allemands a continué à se stabiliser. Beaucoup d'entreprises dans la construction navale ont réussi à procéder à des changements structurels nécessaires pour s'adapter à des conditions de marché qui ont évolué, et ce dans un contexte difficile. Après avoir atteint un niveau record s'élevant à 18,5 milliards d'euros en 2016, le niveau des commandes dans la construction navale civile a légèrement baissé en 2017 pour atteindre 17,94 milliards d'euros.

Construction navale et industrie sous-traitante offshore

Lors de la construction d'un navire, les fournisseurs contribuent à environ 70 à 80 pour cent de la création de valeur. Environ 400 petites et moyennes entreprises du secteur de la construction mécanique et d'équipements industriels pour la plupart ont réalisé avec environ 63 500 employés un chiffre d'affaires annuel de 10,6 milliards d'euros. Dans un grand nombre de cas, l'industrie allemande de la sous-traitance est spécialisée dans des technologies de pointe et se trouve à la tête du peloton de ses concurrents internationaux. L'objectif est de maintenir et d'augmenter encore davantage cette avancée technologique à l'avenir à travers des dépenses dans la recherche, le développement et l'innovation. Un potentiel de marché particulier existe dans les produits et technologies respectueux de l'environnement.

Marine marchande

L'Allemagne possède environ 2 250 navires marchands et une part de marché de 5 pour cent et est ainsi la quatrième flotte commerciale du monde (situation: 2018). Avec une part de marché d'environ 20 pour cent, elle est même leader mondial dans le domaine des capacités de transport maritime de conteneurs.

Ports maritimes

Les ports maritimes allemands sont indispensables pour l'économie allemande axée sur le commerce extérieur ainsi que pour l'emploi et la création de valeur sur le site maritime allemand. On estime au total que 300 000 emplois dépendent de manière directe ou indirecte des ports maritimes. Le transbordement de marchandises maritimes s'élevait en 2017 à environ 300 millions de tonnes.

Techniques maritimes

Les techniques maritimes font partie des domaines maritimes en pleine croissance et s'éntendent des techniques offshore d'extraction du gaz et du pétrole, de l'énergie éolienne offshore, des techniques sous-marines, des techniques environnementales et de sécurité, de l'aquaculture continentale et marine ainsi que des procédés d'extractions de ressources minérales dans les fonds marins. La part des entreprises allemandes sur le marché mondial est jusqu'à présent plutôt faible dans ces domaines. Elles disposent cependant d'un savoir-faire et d'un potentiel d'innovation technique considérable.