Industrie und Energie bei Nacht; Quelle: fotolia.com/rcfotostock

© fotolia.com/rcfotostock

En 2020, un total de 728,7 millions de tonnes d'équivalent CO2 ont été émises en Allemagne. Cela représente environ 71 millions de tonnes et 8,9 % de moins qu'en 2019 et 41,3 % de moins qu'en 1990. Les résultats des calculs finaux transmis par l'Office fédéral de l'environnement (UBA) à la Commission européenne le montrent. La baisse la plus notable a été celle des émissions dans l'industrie énergétique. En 2020, comptant 407,4 millions de tonnes d'équivalent CO2 dans les secteurs dits non-ETS (notamment transports et bâtiments), l'Allemagne respecte de nouveau son budget fixé dans le cadre de la décision du partage de l’effort (Effort Sharing Decision, ESD). Le léger excédent de 3,5 millions de tonnes ne peut cependant pas compenser le déficit cumulé des années précédentes. L'Allemagne doit donc acheter des droits d'émission supplémentaires auprès d'autres États membres.

Le secrétaire d'État au ministère fédéral de l'Économie et de la Protection du Climat Patrick Graichen a déclaré : « Nous sommes confrontés à un énorme défi en matière de politique climatique. Nous devons accélérer le rythme et organiser activement la transformation de notre économie et de notre société. D'ici 2030, il convient presque de tripler le rythme de réduction des émissions pour atteindre les objectifs climatiques fixés dans la loi sur la protection du climat.
Afin de respecter à l'avenir les quantités d'émissions annuelles de la loi sur la protection du climat, il est urgent de prendre des mesures supplémentaires qui concernent tous les secteurs.
En lançant le programme d'urgence sur la protection du climat, nous mettons en route toutes les lois et mesures nécessaires. »

Le président de l'UBA Dirk Messner a affirmé : « La crise de coronavirus a fait baisser fortement les émissions en 2020. Cela ne va cependant pas durer, puisque les émissions ont de nouveau augmenté en 2021 selon nos premières prévisions. Afin de rendre l'Allemagne climatiquement neutre d'ici 2045, nous avons donc besoin davantage d'énergie issue des énergies éolienne et solaire, de plus d'électromobilité et d'une transition thermique vers des énergies renouvelables ainsi que d'une transformation de la production industrielle. Nous avons déjà franchi les premières étapes. Tous les ministères doivent désormais se pencher sur la réalisation. » Le UBA va publier le 15 mars 2022 ses prévisions complètes relatives aux émissions de CO2 pour 2021.

En 2020, l'industrie énergétique a pu réduire nettement ses émissions de gaz à effet de serre, soit de 38,1 millions de tonnes ou de 15,2 %. L'utilisation de la houille et du lignite a diminué particulièrement fortement. En revanche, l'utilisation du gaz naturel à faibles émissions a légèrement augmenté en raison de la baisse des prix du gaz et des prix relativement hauts des quotas de CO2. La production d’électricité à base d'énergies renouvelables a également augmenté suite aux conditions météorologiques favorables pour l'énergie éolienne terrestre. La consommation d'électricité a baissé en raison de la crise de coronavirus. En somme, cela a entraîné une chute élevée inattendue des émissions, bien que la centrale nucléaire de Philippsburg 2 ait été fermée fin 2019 et que l'électricité produite à partir de l'énergie nucléaire ait donc baissé. Le lignite a enregistré la réduction la plus nette des émissions. Au cours de l'année 2019, des blocs de centrales supplémentaires ont été affectés dans la réserve de sécurité. Cela a induit des réductions d'émissions encore en 2020. Malgré une chute considérable l'année précédente et la mise en service de la centrale électrique Datteln 4 en 2020, la production d’électricité à partir de la houille a de nouveau nettement baissé.

Les émissions des ménages ont augmenté de 0,3 million de tonnes d'équivalent CO2 ou de 0,3 %, tandis que les émissions émanant de l'hôtellerie, du commerce et des services ont chuté de 2 millions de tonnes d'équivalent CO2 ou de 7,0 %. Le confinement a eu un effet de baisse sur les émissions, lorsque les restaurants, théâtres, piscines et autres sites sont restés fermés. En raison des prix relativement faibles et de l'échange de droits d'émission de carburants national annoncé pour 2021, les ventes légèrement à la hausse du fioul ont contrebalancé cet effet. Cette tendance a cependant été nettement plus faible qu'en 2019.

Les émissions de CO2 dans les transports ont chuté notablement en 2020 par rapport à 2019, bien que le parc de véhicules existants ait continué de grandir pour la 13ème année consécutive. Comptant 147,2 millions de tonnes d'équivalent CO2, les émissions dans les transports étaient de près de 11 % inférieures au niveau de 2019 et ainsi de nouveau en dessous de la valeur de 1990. Les émissions des véhicules ont même diminué de 13 % par rapport à l'année précédente. La majeure partie de cette réduction est due à la nette baisse moyenne de la circulation en raison de la pandémie de coronavirus. Dans une moindre mesure, le plus grand nombre de véhicules électriques et les adjonctions accrues de biocarburants ont contribué à la réduction des émissions. Par rapport à l'année précédente, la performance kilométrique des poids lourds a été seulement légèrement plus faible malgré la pandémie et les émissions des véhicules utilitaires ont chuté de 5 %. Les émissions du trafic aérien national ont nettement diminué en termes de pourcentage (-53 %).

Les émissions de gaz à effet de serre « diffuses », émises par exemple à travers la libération de grisou, ont diminué de 0,4 million de tonnes d'équivalent CO2 ou de 5,1 % par rapport à l'année précédente.

De nettes réductions ont également été enregistrées dans les processus industriels. Dans ces derniers, les émissions ont baissé de plus de 7 % ou de 4,3 millions de tonnes d'équivalent CO2. Les effets de conjoncture liés à la crise de coronavirus jouent ici un rôle important, même s'ils ont eu des impacts différents selon les branches. La réduction la plus forte a été enregistrée dans l'industrie sidérurgique, où la production d'acier brut a fortement diminué. Le secteur secondaire n'a connu principalement que de légères réductions des émissions.

Dans l'agriculture, les émissions de gaz à effet de serre ont également diminué légèrement de 0,8 million de tonnes pour s'élever à 56,1 millions de tonnes d'équivalent CO2. Ici, la tendance des dernières années se poursuit. Cela est dû à l'utilisation relativement plus faible des engrais minéraux, à la diminution des troupeaux bovins et au temps de nouveau sec.

Les émissions selon les types de gaz à effet de serre
Représentant près de 88 % des émissions de gaz à effet de serre allemandes, le dioxyde de carbone (CO2), libéré principalement lors de la combustion d'énergies fossiles, continue d'être de loin le gaz à effet de serre le plus important en Allemagne. Le méthane (CH4) et le protoxyde d'azote (N2O) représentent respectivement 6,7 % et près de 4 % des émissions de gaz à effet de serre et sont largement générés dans l'agriculture. Par rapport à 1990, les émissions de dioxyde de carbone ont diminué de 39,2 %, celles de méthane de 58,7 % et celles de protoxyde d'azote de 51,4 %.

Au total, les gaz à effet de serre fluorés (F-Gaz) entraînent seulement environ 1,7 % des émissions de gaz à effet de serre. Ils ont cependant en partie un fort potentiel de réchauffement planétaire. Depuis 1995, les émissions de gaz à effet de serre fluorés ont chuté de 28,9 %.

Contexte : la décision du partage de l’effort (Effort Sharing Decision, ESD)
À travers les dispositions législatives sur le partage de l'effort, des objectifs annuels contraignants de réduction des émissions de gaz à effet de serre ont été fixés pour les États membres de l'UE pour les périodes de 2013 à 2020 et de 2021 à 2030. Ces objectifs concernent les émissions de la plupart des secteurs non soumis au système d'échange de quotas d'émission de l’UE, comme par exemple les transports, les bâtiments, l'agriculture et les déchets, mais également certaines parties du secteur industriel.

La Commission européenne est chargée du calcul exact des émissions pertinentes dans le cadre de la décision du partage de l'effort et ce faisant également des achats nécessaires de quotas par d'autres États membres. Outre les crédits résultants des années précédentes et un achat supplémentaire de quotas, un dépassement peut également être compensé par des réductions en 2020.

Informations complémentaires :
Les modifications apportées par rapport à la première estimation des émissions de GES publiée pour 2020 (voir le communiqué de presse 07/2021 du 15 mars 2020) s'expliquent par des mises à jour des informations statistiques qui étaient autrefois seulement provisoires.

L'Office fédéral de l'environnement présentera l'estimation officielle des émissions de 2021 à la mi-mars 2022.

Vous trouverez plus d'informations ici.