Wachstumskurve mit Kugelschreiber symbolisiert die wirtschaftliche Lage.

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  • Les indicateurs actuels dressent encore un bilan modeste de l’économie allemande au début de l’été : l’embellie sensible des indicateurs de climat dans l’industrie, dans la construction et du côté des prestataires de service ainsi que les conditions cadres améliorées commencent tout juste à se refléter progressivement dans les données réelles. Sur court terme, les facteurs d’amortissement dans l’industrie dus à la faible demande extérieure et aux perturbations de la production liées aux inondations en Bavière et dans le Bade-Wurtemberg s’opposent à des impulsions positives temporaires du côté des services liés à la consommation en raison du championnat d’Europe de football.
  • La production dans le secteur secondaire ne présente pas encore de reprise durable. En avril, elle a quasiment stagné par rapport au mois précédent en diminuant de 0,1 %. Tandis que la production dans le secteur de la construction a de nouveau nettement baissé de 2,1 % en avril, la production industrielle a légèrement augmenté +0,2 %. La production d’énergie a même progressé de 1,6 % après les diminutions préalables. En avril, la production a baissé de 0,9 % dans les branches industrielles à forte intensité énergétique. Comparée sur deux mois, la production a cependant continué d’augmenter dans l’industrie (+0,6 %), dans les biens d’équipements (+1,2 %) et notamment dans les branches de l’économie à forte intensité énergétique (+1,5 %).
  • Le commerce de détail a enregistré une tendance légèrement plus faible en avril. Dans le commerce de détail sans véhicules, les chiffres d'affaires réels ont légèrement baissé de 0,2 % par rapport au mois précédent. Comparé à avril 2023, le commerce de détail a enregistré une légère hausse réelle de son chiffre d’affaires de 0,3 %. (mars : +1,1 %). Dans l’ensemble, les signaux lancés par les indicateurs provisoires présageant une reprise se multiplient, bien que partant d’un faible niveau.
  • En mai, le taux d’inflation a légèrement augmenté pour atteindre 2,4 %. Cette hausse était surtout due à un effet de base lié à l’introduction du ticket à 49 euros en mai 2023. Le taux d'inflation sous-jacente (hors énergie et produits alimentaires) est resté à 3,0 %. Les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 0,6 % en avril par rapport au même mois de l'année précédente. Les prix de l’énergie ont continué de baisser de 1,1 % par rapport au même mois de l’année précédente mais diminuent cependant plus lentement. Les facteurs fondamentaux laissent présager une évolution des prix dans l’ensemble modérée au cours du reste de l’année.
  • En mai, le marché du travail reste marqué par la dynamique conjoncturelle faible : le chômage a augmenté de 25 000 personnes corrigé des variations saisonnières, tandis que le nombre de personnes actives a progressé de 25 000 personnes en avril. Comme dernièrement, la hausse de l’emploi s’explique surtout par les branches tertiaires qui surcompensent la suppression d’emplois dans les industries sensibles à la conjoncture. Les indicateurs provisoires actuels envoient des signaux mitigés, qui indiquent cependant dans l’ensemble une poursuite de la tendance enregistrée jusqu’à présent.
  • Conformément à l'indicateur « IWH-Insolvenztrend » sur la tendance des faillites d’entreprise, les faillites de sociétés de personnes et de capitaux ont baissé de 7 % en mai par rapport au mois précédent.

UNE REPRISE CONJONCTURELLE HÉSITANTE

Après la reprise économique du début de l’année vraisemblablement liée aux effets spéciaux dus aux conditions météorologiques et aux effets de rattrapage, les premiers indicateurs présagent actuellement encore un bilan contrasté de l’évolution conjoncturelle pour le deuxième trimestre. L’embellie sensible depuis le début de l’année des indicateurs de climat dans l’industrie, dans la construction et du côté des prestataires de service ainsi que les conditions cadres améliorées commencent tout juste à se refléter progressivement dans les données économiques « réelles ».

Dans les industries manufacturières, les entrées de commandes (comprenant les grandes commandes) affichaient jusqu’à dernièrement une tendance à la baisse, bien qu’à un rythme plus faible. Les hausses de la production qui avaient été observées au début de l’année, ne se sont pas poursuivies pas en mars et en avril. Tandis que la production dans le secteur de la construction, dont l’évolution saisonnière a été marquée par des conditions météorologiques favorables au début de l’année, avait de nouveau nettement diminué de 2,1 % en avril, l’industrie a cependant poursuivie sa tendance haussière en augmentant de 0,2 %.

La situation dramatique dans les régions touchées par les inondations en Bavière et dans le Bade- Wurtemberg entraîne apparemment aussi des perturbations temporaires de la production et du chômage partiel dans certaines des entreprises localisées dans ces régions. Toutefois, ces difficultés régionales ne devraient pas causer, tout comme des évènements similaires l’ont montré dans le passé, de problèmes durables pour l’ensemble de l’économie. En règle générale, il est possible de rattraper à relativement court terme des pertes de production temporaires, d’autant plus que les carnets de commande tendent à diminuer et que les capacités ne sont pas pleinement utilisées. L’indice du péage poids lourds-kilométrage parcouru (LKW-Maut-Fahrleistungsindex) en tant qu’indicateur provisoire pour la production a continué de baisser légèrement en mai, ce qui laisse attendre que les industries manufacturières ne donneront pas encore d’impulsions de croissance sensibles à court terme.

La reprise économique attendue devrait donc surtout être entrainée par les branches tertiaires liées à la consommation. Le climat dans la consommation privée, mesurée par le climat des affaires de l’ifo dans le commerce, le climat de la consommation de l’institut GfK ainsi que le baromètre de la consommation de la HDE, s’est continuellement amélioré ces derniers temps. Au premier trimestre de 2024, les revenus réels ont enregistré une quatrième hausse consécutive en augmentant de 3,8 % par rapport au trimestre précédent ainsi que la croissance des revenus réels la plus forte par rapport à l’année précédente depuis le début des séries chronologiques en 2008. La hausse des revenus a surtout été clairement disproportionnée pour les personnes ayant de faibles revenus, ce qui s’explique par les hausses des salaires tarifaires, mais aussi par les versements des primes de compensation de l’inflation exonérées de taxes et d’impôts qui ont eu une influence relativement grande sur les revenus.

Cependant, les chiffres d’affaires dans le commerce de détail ont continué d’évoluer de manière très modérée dernièrement compte tenu de ces conditions cadres favorables. Au cours des prochains mois, une reprise temporaire est toutefois attendue dans les branches économiques liées à la consommation comme le commerce de détail, la gastronomie et l’industrie hôtelière suite au Championnat d’Europe de football, bien que non comparable à celle ayant suivi le Championnat d’Europe de football de 2006. Pour engendrer une reprise durable de l’ensemble de l’économie, deux évolutions sont cependant nécessaires : une large reprise de la demande économique intérieure et de nettes impulsions provenant des échanges extérieurs.

LES PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES MONDIALES CONTINUENT DE S’AMÉLIORER

En mars, la production industrielle mondiale a de nouveau légèrement baissé de 0,3 % par rapport au mois précédent en données corrigées des variations saisonnières. Elle a toutefois continué d’augmenter de 1,2 % par rapport au même mois de l’année précédente. Pour le reste de l’année, les indicateurs provisoires laissent présager une reprise de la conjoncture industrielle mondiale. En mai, l'indice S&P Global a par exemple très nettement augmenté de 1,3 points et est passé à 53,7 points. Le climat dans les industries manufacturières s’est de nouveau légèrement amélioré (de 50,3 points à 50,9 points) et se consolide au-dessus du seuil de croissance des 50 points. En passant de 52,7 points à 54,1 points, c’est surtout le secteur tertiaire qui a nettement contribué à la hausse de l’indice global. Pour la zone euro également, les indicateurs du climat récents tels que l’indice Sentix des investisseurs ou les sondages réalisés auprès des directeurs d’achats, signalisent que la reprise économique devrait se préciser au cours de l’année. Puisqu’avec la fin de la suppression des stocks inutilisés, en ce qui concerne notamment les biens d’équipements et intermédiaires, la situation devrait progressivement s’améliorer dans l’industrie.

Combiné à l’assouplissement de la politique monétaire entrepris et les conditions financières plus favorables qui en résultent pour les entreprises et les ménages privés, la demande de produits allemands venant de l’étranger et le commerce mondial devraient en profiter.

En mars, le commerce de marchandises mondial a certes de nouveau légèrement baissé de 0,6 % par rapport au mois précédent. Mais l’indice RWI/ISL pour la manutention de conteneurs a légèrement progressé en avril en passant de 128,1 points à 128,8 points. Il a ainsi poursuivi sa tendance haussière. Tandis que la manutention de conteneurs a augmenté dans les ports chinois, l’indice Nordrange a accusé une chute après la forte hausse au mois précédent. L’indice Nordrange continue toutefois d’indiquer une reprise dans l’UE. Étant donné que la manutention de conteneurs se rapproche globalement de nouveau de sa tendance à long terme, le commerce mondial devrait avoir surmonté les difficultés récentes. La reprise attendue du commerce mondial devrait aussi envoyer de plus en plus d’impulsions aux opérations d’exportations allemandes au cours de l’année. Étant donné que la demande venant de régions partenaires commerciales importantes telles que l’UE ne progresse actuellement que légèrement selon les prévisions d’organisations internationales, une dynamique légèrement plus faible est dans un premier temps attendue sur les marchés de vente allemands que pour le commerce mondial.

POURSUITE DE LA TENDANCE HAUSSIÈRE DU COMMERCE DE MARCHANDISES EN AVRIL

En avril, les exportations nominales de marchandises et de services ont continué de se redresser par rapport au mois précédent en données corrigées des variations saisonnières (+0,5 %). Le commerce de marchandises a augmenté surtout avec des pays hors de l’UE, et avant tout avec le Royaume-Uni. Les importations de marchandises et de services ont fortement progressé de 2,5 % par rapport à mars 2024, surtout suite à la nette hausse des importations de services (+4,1 %) et des livraisons de marchandises provenant de l’UE (+4,3 %). Au début du deuxième trimestre, tant les exportations que les importations poursuivent ainsi leur reprise débutée au début de l’année. Compte tenu de la hausse plus élevée des importations par rapport aux exportations, l’excédent mensuel de la balance commerciale s’élevait à 15,8 milliards d’euros et était ainsi nettement inférieur au mois précédent (18,7 milliards d’euros).

Concernant les prix du commerce extérieur ont surtout été enregistrées des hausses des prix des biens des industries manufacturières par rapport au mois précédent. En avril, les prix à l’importation ont augmenté de 0,7 % par rapport au mois précédent en données corrigées des variations saisonnières, notamment en raison de la hausse des prix des importations de pétrole et de gaz par rapport au mois précédent. Les prix à l’exportation ont également progressé de 0,4 %. Les termes de l’échange ont donc continué de se détériorer de -0,3 % par rapport au mois précédent. En termes réels, les hausses devraient avoir été légèrement plus faibles tant pour les exportations que pour les importations.

Les indicateurs provisoires laissent présager une poursuite de la reprise modérée des échanges extérieurs. En avril, les entrées de commandes provenant de l'étranger ont augmenté de 0,1 % par rapport au mois précédent en chiffres corrigés des variations saisonnières après avoir progressé de 0,8 % en mars. Les commandes en provenance de la zone euro ont particulièrement baissé de -1,4 %. Sans grandes commandes provenant de l’étranger, les nouvelles commandes ont fortement augmenté de 4,5 %. En mai, les attentes en matière d’exportations de l’institut ifo étaient de nouveau positives pour la première fois depuis avril 2023 et s’élevaient à 0,3 points. La dynamique était toutefois plus faible dans des branches d’exportation importantes telles que la construction de machines et le secteur automobile. Dans l'ensemble, en mai, les entreprises sondées par l'institut ifo estiment que leurs commandes en provenance de l'étranger sont plus nombreuses qu'au mois précédent.

Dans l’ensemble, la reprise du commerce extérieur allemand semble se consolider. Les signaux positifs envoyés par les échanges extérieurs dans des branches importantes telles que la chimie et la tendance haussière de l’indice des directeurs d’achat pour la zone euro soutiennent les attentes d’une poursuite de l’augmentation des exportations allemandes. La dynamique reste cependant globalement modérée et de grands risques géopolitiques et de politique commerciale perdurent.

LÉGÈRE HAUSSE DE LA PRODUCTION INDUSTRIELLE EN AVRIL

Selon les informations de l'Office fédéral de la Statistique, la production dans le secteur secondaire a quasiment stagné en baissant de 0,1 % en avril par rapport au mois précédent. En mars déjà, elle avait quelque peu diminué (-0,4 %) après les nettes hausses préalables. Tandis que la production dans le secteur de la construction a de nouveau nettement baissé de 2,1 % en avril, la production industrielle a légèrement augmenté +0,2 %. La production d’énergie a fortement progressé de 1,6 % après les diminutions préalables.

Dans l'industrie, une évolution plus faible a été observée dans plusieurs branches de l’économie en avril : alors que la production a fortement progressé de +4,2 % dans les secteurs importants des véhicules et composants automobiles, elle a diminué dans les secteurs des produits pharmaceutiques (-1,6 %), des équipements électriques (-0,8 %), des produits métalliques (-1,0 %) et de la construction mécanique (-0,5 %). En avril, la production a baissé de 0,9 % dans les branches industrielles à forte intensité énergétique. Les hausses dans les branches de la cokéfaction et du raffinage du pétrole (+4,2 %) ou de la production de papier et de carton (+1,1 %) n’ont pas été suffisantes afin de compenser les pertes de production dans les branches importantes des produits chimiques (-1,8 %) et du verre, des produits en verre et de la céramique (-1,9 %).

Comparée de manière plus représentative sur deux mois, la production a cependant continué d’augmenter dans l’industrie (+0,6 %), dans les biens d’équipements (+1,2 %) et notamment dans les branches de l’économie à forte intensité énergétique (+1,5 %). Dans le secteur de la construction, les conditions météorologiques défavorables ont freiné néanmoins le redressement habituel du début de l’année, de telle sorte qu’une chute de 0,5 % a été enregistrée en glissement bimestriel.

En avril, les entrées de commandes ont légèrement diminué (-0,2 %) par rapport au mois précédent. Ainsi, la tendance négative qui persiste depuis le début de l’année se poursuit, bien que dans une bien moindre mesure. En mars, une baisse avait été encore été enregistrée qui a entre-temps été révisée à 0,8 %. Alors que les commandes venant de l’étranger avaient tendance à stagner (-0,1 %), une plus faible demande était surtout enregistrée du côté des commandes provenant d’Allemagne (- 0,3 %). Ce faisant, une augmentation des commandes en provenance des pays hors zone euro (+0,6 %) a compensé une diminution des commandes en provenance de la zone euro (-1,4 %).

Une nouvelle fois, l'évolution a été très hétérogène dans les différentes branches des industries manufacturières. Les fabricants d’autres véhicules ont reçu nettement moins de commandes (-15,4 %), alors qu’ils recevaient de très grandes commandes dans le passé. La même situation a été observée dans les branches des données et des appareils optiques et électriques (-5,1 %) et des équipements électriques (-4,1 %). À l’inverse, les branches des textiles (+10,9 %), des véhicules et composants automobiles (+4,1 %) et de la production métallique (+3,3 %) ont enregistré de nettes hausses des commandes.

Malgré la nouvelle chute des entrées de commandes dans les industries manufacturières, la valeur corrigée des grandes commandes a présenté une forte hausse de 2,9 % en avril. Ce sont surtout les grandes commandes provenant de l’étranger européen qui ont entraîné dernièrement des fluctuations mensuelles élevées. Pour le reste de l’année, les indicateurs de conjoncture, tels que l’indicateur ifo du climat des affaires et l’indice des directeurs d’achat, laissent présager une reprise progressive de la demande intérieure et extérieure qui devrait vraisemblablement engendrer un renversement de tendance du côté des entrées de commandes.

DE LÉGÈRES PERTES DE CHIFFRES D’AFFAIRES MALGRÉ UN MEILLEUR CLIMAT

En avril, les chiffres d'affaires réels dans le commerce de détail (sans véhicules) ont légèrement baissé de 0,2 % par rapport au mois précédent. Comparé à avril 2023, le commerce de détail a enregistré une légère hausse réelle de son chiffre d’affaires de 0,3 %. Le commerce de denrées alimentaires enregistre aussi des chiffres d’affaires réduits par rapport au mois précédent et à l’année précédente (de -3,1 % par rapport au mois précédent et de -0,8 par rapport à l’année précédente). En avril, le chiffre d’affaires dans la vente par correspondance et sur internet a augmenté de 3,6 % (+0,6 % par rapport au même mois de l’année précédente). Dans le commerce d'appareils de télécommunication et de traitement de données, les chiffres d'affaires ont par ailleurs progressé par rapport au mois précédent. Dans l’ensemble, les nouvelles immatriculations de voitures ont diminué de 2,0 % en mai (-4,3 % par rapport à mai 2023). Comparées de manière plus représentative sur deux mois, les immatriculations ont baissé de 1,0 %. Les nouvelles immatriculations de voitures par des utilisateurs privés ont progressé de 1,6 % en mai par rapport au mois précédent. Comparées sur deux mois, elles enregistrent un recul de 3,0 % après avoir connu une forte volatilité aux mois précédents. En mai, les nouvelles immatriculations de voitures par des entreprises et des personnes indépendantes ont baissé de 2,1 %.

Le climat du côté des ménages privés allemands, illustré par l'indice du climat de consommation de l'institut GfK et le baromètre de la consommation de la HDE, s’est sensiblement amélioré ces derniers temps. En juin, le baromètre de la consommation de la HDE a atteint pour la cinquième fois consécutive la valeur désormais la plus élevée enregistrée depuis août 2021. Selon la société GfK, le climat de la consommation s'est aussi de nouveau légèrement amélioré en affichant une tendance haussière pour le mois de juin en raison surtout des attentes positives en matière de revenu et d’une plus faible propension à l’épargne. Dans l’ensemble, les signaux lancés par les indicateurs provisoires présageant une reprise se multiplient, bien que partant d’un faible niveau. Le Championnat d’Europe de football devrait également donner temporairement des impulsions positives au commerce de détail. Suite à la hausse des salaires et à la baisse des taux d’intérêts, les tendances à la reprise devraient progressivement se consolider au deuxième trimestre.

LÉGÈRE HAUSSE DE L’INFLATION SUITE À UN EFFET DE BASE

En mai, le taux d’inflation (soit la hausse du niveau des prix en glissement annuel) a légèrement augmenté de +2,4 %. Il était ainsi comme prévu nettement supérieur à celui de mars et d’avril, où il s’élevait à +2,2 %. Cette hausse était surtout due à un effet de base lié à l’introduction du ticket à 49 euros en mai 2023. Le taux d'inflation sous-jacente (hors énergie et produits alimentaires) est resté à 3,0 %.

Les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 0,6 % en mai par rapport au même mois de l'année précédente après avoir progressé de 0,5 % en avril. Les prix de l’énergie ont continué de baisser de -1,1 % par rapport au même mois de l’année précédente mais diminuent cependant plus lentement. Dans le secteur tertiaire, la hausse des prix a été de +3,9 %, ce qui reste supérieur à la moyenne.

L’évolution économique en amont signale une poursuite de la baisse des prix par rapport à l’année précédente. En avril, les prix à la production ont baissé de 3,3 % par rapport à avril 2023. En mars, le taux s’élevait à -2,9 %. Cette diminution s’explique surtout par les baisses des prix de l’énergie. Les prix énergétiques ont toutefois augmenté de 0,2 % en avril par rapport au mois précédent. En avril, les prix à l'importation étaient inférieurs de 1,7 % au taux du même mois de l'année précédente (+0,7 % par rapport au mois précédent). Les prix de vente en gros ont baissé de 1,8% en avril par rapport au même mois de l’année précédente. Ils ont augmenté de 0,4 % par rapport au mois précédent.

Sur les marchés au comptant, les prix du gaz naturel ont de nouveau augmenté dernièrement. Actuellement, l’indice TTF Base Load s’élève à environ 34 €/MWh et est supérieur de 36 % au niveau de l’année précédente. Le prix du gaz a augmenté de près de 20 % par rapport au mois précédent. Les perspectives du marché laissent présager que les prix du gaz naturel pourraient rester aux alentours de 30 €/MWh au cours des prochains trimestres.

Dans les mois à venir, les effets contraires observés devraient à peu près s’équilibrer. D’un côté, des baisses de prix en amont ainsi que la poursuite d’une légère baisse des prix énergétiques et une normalisation des marges bénéficiaires des entreprises sont attendues. D’un autre côté, les prix des services devraient rester plus élevés compte tenu des augmentations salariales significatives, qui ont un impact plus important dans ce domaine en raison de la part plus élevée des coûts de main- d'œuvre.

LE MARCHÉ DU TRAVAIL RESTE MARQUÉ PAR UNE FAIBLE DYNAMIQUE CONJONCTURELLE

La tendance des derniers mois sur le marché du travail se poursuit également en mai. Le nombre de demandeurs d’emploi enregistrés a augmenté de 25 000 personnes en données corrigées des variations saisonnières. Le sous-emploi qui représente nettement mieux la dynamique conjoncturelle, a progressé de 15 000 personnes. En avril, le nombre de personnes actives a de nouveau augmenté de 25 000 personnes. Comme dernièrement, la hausse de l’emploi s’explique surtout par les branches tertiaires telles que le domaine de la santé et des affaires sociales et la fonction publique qui surcompensent la suppression d’emplois dans les industries sensibles à la conjoncture comme la mise à disposition de travailleurs intérimaires, les industries manufacturières et le secteur de la construction. En mars, le chômage partiel conjoncturel a augmenté pour s’élever à 219 000 personnes. Selon les déclarations de chômage partiel déposées auprès de l’Agence fédérale pour l’emploi, il devrait reculer au cours de l’année, bien que les conséquences des inondations en Bavière et au Bade-Wurtemberg qui entraînent des interruptions de production et du chômage partiel dans certaines entreprises situées dans ces régions ne devraient pas encore avoir été prises en considération.

Les indicateurs provisoires actuels envoient des signaux mitigés, qui indiquent cependant dans l’ensemble une poursuite de la tendance enregistrée jusqu’à présent. Le nombre d’emplois enregistrés à l’Agence fédérale pour l’emploi continue de baisser et le baromètre du marché du travail de l'institut de recherche sur l'emploi et les professions (IAB) est de nouveau tombé légèrement sous le seuil d’expansion de 100 points en mai. Selon le baromètre de l'emploi de l'institut ifo, la propension des entreprises à embaucher a cependant légèrement augmenté en mai. Au cours des prochains mois, des impulsions positives de court terme pour le marché du travail pourraient provenir du Championnat d’Europe de football dans les branches tertiaires liées à la consommation telles que la restauration, l’hôtellerie et les transports.

FAILLITES D’ENTREPRISES : PREMIÈRE BAISSE APRÈS DES NIVEAUX RECORD

En mai 2024, l'indicateur « IWH-Insolvenztrend » sur la tendance des faillites d’entreprise enregistre 1 271 faillites de sociétés de personnes et de capitaux. Soit 7 % de moins qu’au mois précédent. Pour les prochains mois, IWH s’attend aussi à une baisse continue du nombre de faillites. Mais le nombre de faillites reste à un niveau élevé. La valeur actuelle demeure supérieure de 40 % à la valeur de mai 2023 et de 31 % à la moyenne du mois de mai enregistrée de 2016 à 2019, c’est-à-dire avant la pandémie de coronavirus.

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1 Le présent rapport se base sur des données disponibles au 12 juin 2024. Sauf indications contraires, les chiffres indiqués représentent des taux de variation par rapport à la période précédente et sont établis sur la base de données corrigées de l'influence des prix ainsi que des effets calendaires et des variations saisonnières.